Les paysagers russes se forment à Ainay-le-Vieil
LeBerry, 05/2012

Une vingtaine de jardiniers et paysagistes de l’Europe de l’Est sont en formation ce week-end au château d’Ainay-le-Vieil. Objectif : apprendre les secrets d’élaboration et de conservation des différents types de jardins à la Française.

Sur un sécateur, il y a toujours un côté qui coupe et un qui ne coupe pas, il faut donc trouver la bonne position. » Ce samedi après-midi dans les vastes jardins du château d'Ainay-le-Vieil, Pierre Joyaux, paysagiste spécialisé dans la L’art de la taille dispensé par Pierre Joyaux, sous les regards attentifs des stagiairesrestauration des jardins historiques, donne un cours d'entretien des roseraies à une vingtaine d'auditeurs attentifs. Ils sont venus des quatre coins de la Russie, et pour certains de l'Ukraine, exprès pour ces deux jours de stage. Tous des professionnels du paysage, désirant se perfectionner.

«C'est la continuité d'un partenariat avec l'École du paysage de Saint-Pétersbourg et l'association Festival cultures croisés, instauré en 2010. Depuis, nous faisons de nombreux échanges pédagogiques, soit nous nous déplaçons, soit ils viennent », explique Marie-Sol de La Tour d'Auvergne, copropriétaire du château et vice-présidente de la Fondation Parcs et jardins de France.

Les stagiaires sont de tous les âges et de tous les sexes, même si les femmes restent majoritaires. Tous sont animés par un seul désir : changer leur pays à travers le paysage. À l'instar d'Irina Guekieva, 40 ans, architecte paysagiste à la tête d'une société de treize salariés. Pour cette Caucasienne qui travaille sur l'Osétie du nord, c'était « important de venir à la source de l'histoire des jardins ». « Après la chute de l'Union soviétique, les gens ont longtemps vécu sur leurs acquis, sans rien entretenir. Aujourd'hui, il y a tout à restaurer ou à réinventer. Mais avant il faut acquérir les connaissances nécessaires pour ne pas faire n'importe quoi. Les jardins, c'est une tradition ici, tout comme s'entourer du beau. Nous devons capter cet état d'esprit qui vous paraît si naturel, pour le transmettre à notre tour. Et redonner de la beauté à notre pays. » Anne-Lise Durif